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Grandes cultures : quelle stratégie de décarbonation ?

De gauche à droite, Olivier Dauger, vice-président de l’AGPB, Christoph Büren, président de Vivescia, et Benjamin Lammert, président de la Fop et de Terres Univia, mardi 26 novembre à Paris.

Mardi 26 novembre, Intercéréales et Terres Univia ont présenté leur stratégie bas carbone pour la filière grandes cultures.

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Dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), des objectifs de réduction de 20 % des émissions de GES par rapport à 2015 pour l’amont agricole et de 24 % pour les industries de première et deuxième transformations ont été fixés pour les filières grandes cultures (céréales et oléoprotéagineux).

Intercéréales et Terres Univia ont fédéré une quarantaine d’acteurs, de l’amont à l’aval, pour la mise en place d’une feuille de route de décarbonation, présentée mardi 26 novembre.

« Une ligne de crête »

« Notre prérequis a été de prioriser la souveraineté alimentaire, énergétique et protéique de la France et la production de biomasse, présente Christoph Büren, président de Vivescia et référent carbone aval d’Intercéréales. Notre objectif a donc été de trouver une ligne de crête qui permette à la fois la diminution des émissions de GES, l’augmentation du stockage du carbone et le développement de la biomasse. Le tout en prenant en compte une double cohérence : que les systèmes d’exploitation soient viables économiquement et techniquement, et que les solutions développées soient cohérentes avec les attentes et évolutions des filières et des marchés. »

Pour rappel, les émissions des exploitations sont à 63 % directement liées à leur fonctionnement (85 % liées au N20, 15 % à la combustion de l’énergie) et 37 % indirectement via la fabrication d’engrais et d’énergie. Quant aux industries, 70 % de leurs émissions indirectes (Scope 3) sont liées à l’amont.

Quatre catégories de leviers

À partir de l’évaluation des émissions, quatre catégories de leviers ont été identifiées.

« D’un côté, des progrès variétaux, agronomiques (légumineuses, cultures à bas niveaux d’intrants, couverts végétaux, haies) et sur la fertilisation (pilotage, enfouissement, inhibition, substitution des formes d’azote) sont attendus pour réduire la volatilité du protoxyde d’azote et les quantités émises, précise Benjamin Lammert, président de la Fop et de Terres Univia. De l’autre, une diminution des émissions de CO2 par la réduction de la consommation d’énergies fossiles et leur substitution par des bioénergies. »

Mobiliser l’ensemble des acteurs

Les changements de pratiques chez les agriculteurs sont aujourd’hui tirés par les industriels pour décarboner leur Scope 3, à l’image du programme Transitions de Vivescia. Seulement, certains leviers posent la question de leur pérennité technique (manque d’eau, par exemple) ou économique. « Cette transition ne sera pas possible sans revenu pour les agriculteurs, insiste Olivier Dauger, vice-président de l’AGPB. Ayons l’intelligence de réinventer des projets sur nos territoires et de relocaliser certains secteurs stratégiques comme les usines à engrais décarboné. »

Mais quid de telles solutions dans un marché ouvert ? C’est pourquoi, pour les organismes présents, l’État doit clarifier sa position sur la réglementation, impulser la recherche en R&D (via les instituts techniques) et accompagner économiquement le développement de nouvelles filières.

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